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Topic: L'antiproductivisme peut-il faire l'économie de la lutte des classes ?
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L'antiproductivisme peut-il faire l'économie de la lutte des classes ?
on: January 19, 2014, 19:56

L'antiproductivisme peut-il faire l'économie de la lutte des classes ?

Pour un écosocialisme du XXIe siècle


Laurence Lyonnais et Roxanne Mitralias.


Une partie de la gauche, la majeure partie du mouvement ouvrier en Occident et en France en particulier, ont été inféodés directement aux développements productifs et industriels, c'est à dire à l'idéologie dominante, capitaliste.

Oublieux en cela de la première des leçons du marxisme : faire droit et justice aux opprimés pour leur émancipation et se ranger inconditionnellement de leur côté.

C'est avec cette originelle pensée que la gauche antiproductiviste, la seule gauche en mesure de proposer un horizon émancipateur pour le XXIe siècle, doit à présent renouer.

Comment séparer le bon grain de l'ivraie quand justement la religion du « progrès » capitaliste, le culte du libéralisme sous toutes ses formes et l'illusion du bien-être individuel répandu à travers la standardisation de nos vies et l'exploitation meurtrière de la nature ont pénétré jusqu'au cœur des organisations, des projets et des pratiques militantes ?

C'est une patiente mais opiniâtre décontamination qu'il faut opérer. Dans une tension terrible entre la nécessité de s'adjoindre le plus grand nombre et l'obligation fondamentale de rompre avec ce qui est vécu comme incontournable pour la survie du plus grand nombre.

Plus le temps passe, plus nous nous éloignons de la conscience individuelle et collective que les « valeurs » du système capitaliste et productiviste ne peuvent en aucun cas servir les intérêts de l'écrasante majorité. Mais plus les destructions environnementales, épidémies de mal être, pollutions, maladies professionnelles, catastrophes industrielles se font légion, plus nous avons en main des éléments pour convaincre de la rupture nécessaire.

Nous souhaitons ici illustrer à travers deux exemples concrets comment peut s'opérer la rupture avec le productivisme et par là, avec certaines illusions et dogmes ancrés y compris dans le mouvement ouvrier, mais sans rompre avec la classe ouvrière au sens le plus large, à savoir, la classe de celles et ceux qui travaillent (ou voudraient le faire), produisent, permettent l'engraissement du capital et les destructions environnementales et sanitaires souvent corrélées, mettent leurs vies en souffrance pour cela, mais aussi résistent.

Nous tenterons de développer des lignes de rupture mais surtout de rassemblement entre tenants conscients de l'anti-productivisme de gauche et producteurs, à partir :

des questions d'unité des luttes et de reconnaissance des intérêts communs dans la construction d'un rapport de force nécessaire à la rupture avec l'ordre établi,

mais aussi des sujets ayant trait au sens du travail (technique, créativité), de santé, de bien-vivre et de démocratie nécessaires aux bases d'un projet émancipateur.

 

1. L'industrie automobile : de la défense inconditionnelle des emplois à la fin des voitures

Occasion nous a été donnée, en militant pour l'une au sein du NPA à partir de sa fondation et jusqu'à la scission avec la Gauche Anticapitaliste, de tenter de relier la question sociale et la question écologique au sujet de l'industrie automobile. Nous avons pu organiser ainsi des réunions d'échanges entre membres de la commission Ecolo du NPA et camarades travaillant dans l'automobile, syndicalistes de la CGT. Les premiers échanges purent être âpres voire rugueux, le travail entrepris a reposé sur le volontarisme de quelques personnes et a rencontré de nombreux obstacles « culturels » ou dogmatiques.

Mais ces discussions, en partant du vécu des ouvriers, sans chercher à donner de leçons mais en posant les problèmes sur la table, ont été extrêmement utiles à tous. Elles ont notamment permis de comprendre à quel point la conscience des travailleurs sur la réalité mortifère de ce qu'ils produisent est en général développée. Mais nous, plutôt « écolos de service » avions aussi à comprendre tout le sens que revêt un travail même harassant, même « tuant », même mal payé et précaire. Ce que contient un collectif de travail, un savoir faire technique, et combien il est difficile de se lever tous les matins pour aller produire des éléments polluants dont la santé des travailleurs est la première victime, tout en se disant qu'il faut bien vivre, et tout en gardant sa dignité d'être humain. De nous permettre aussi de comprendre comment le capitalisme vert a dévoyé l'écologie pour en faire un moyen de pression supplémentaire sur les salariés. Ce qui rend le discours écologiste vécu comme une agression potentielle et une dégradation à venir des conditions de travail.

Pourtant, en mars 2011, peu après la catastrophe de Fukushima, les ouvriers de PSA Mulhouse1 ont refusé de travailler avec des pièces en provenance de cette région du Japon et ont exprimé leur solidarité avec les Japonais confrontés au drame nucléaire, tout en dénonçant le lean management et la mondialisation des productions en pièces détachées. Le lien entre toutes les aberrations du système était fait.

Les blocages culturels et idéologiques sont donc réels et les possibilités de les contrer aussi : il faut établir des jonctions objectives en revendications et en actes.


1.1 Cela repose d’abord sur une capacité d’écoute et de dialogue, de confrontation vertueuse : savoir et entendre ce que l’autre, les autres, vivent. L'industrie automobile est un parfait exemple de la casse humaine et de la pénibilité du travail car les "bons résultats" de PSA et consorts s'accompagnent de cortèges d'intérimaires, de licenciements, d'une augmentation des cadences, du travail de nuit et les dimanche, d'un chantage à l'emploi et aux délocalisations.  «L’individualisation du travail et de la rémunération, la précarisation de l’emploi, engendrent souffrance et stress jusqu’au suicide, sans que se développent les ripostes collectives suffisantes. »2


1.2 Cela repose aussi sur une critique globale et radicale de tous les aspects d’un processus de production. Pas seulement du point de vue environnemental, mais aussi du point de vue des licenciements, des rémunérations, de la qualité de ce qui est produit et du sens social du travail. Il faut critiquer l’ensemble du processus capitaliste à l’œuvre d’exploitation conjointe de l’homme et de la nature.

Les attaques patronales ont pour objectif d'effectuer des gains de productivité qui pour les patrons s'accompagnent invariablement d'une augmentation de leurs profits et de suppressions d'emplois. Aucun miracle technique ne permettra de se sortir de cet univers de la concurrence capitaliste et ne viendra résoudre l'aberration écologique et économique d'un système de surproduction et de gaspillages avec des cycles de fabrication aux quatre coins du monde, avec des produits à "obsolescence programmée", etc.


1.3 Cela repose encore sur un inventaire des organisations traditionnelles du mouvement ouvrier : « Billancourt ne s’est pas désespéré tout seul. »

« Le peuple est-il devenu infidèle à la gauche traditionnelle sous l'effet irrésistible de la culture de masse ? Ou bien faut-il mettre en cause une gauche qui sous couvert de « réalisme » a renoncé à une critique radicale du mouvement historique qui a enseveli l'humanité sous « une immense accumulation de marchandises » (Marx) et transformé la nature en désert de béton et d'acier. » Il y a indéniablement un lien entre défaites infligées aux organisations ouvrières et incapacité à imposer une alternative. Il faut donc contribuer à la mise sur pied d'organisations syndicales combattives et d'organisations politiques intégrant les revendications du monde du travail, et au sein desquelles les travailleurs peuvent développer leurs propres alternatives et les mettre au débat. Cela suppose un rapport de force, et une indépendance de classe. Ces organisations doivent être en mesure de faire un lien constant, conséquent et radical entre écologie et social, et confronter des réalités certes différentes, mais unies dans une classe par un même objectif émancipateur pour les êtres humains et leur environnement.

La gauche syndicale et politique ne peut être complice des politiques d'accompagnement de la catastrophe climatique préconisées par le capitalisme vert tout en perpétuant l'enchaînement des salariés de facto au mode de production capitaliste3. Elle doit donc opérer une révolution culturelle et mettre en place des collectifs militants de toute nature (depuis la défense d'une cause très locale à des sujets plus globaux). Là, nous devons apprendre l'écoute, oser le désaccord, être radicaux en pratique : il s’agit de construire une écologie des pratiques politiques qui nous permette à la fois de refuser la césure que nous impose le système dominant ou dans laquelle les errements des organisations issues du stalinisme et de la social-démocratie voudraient nous assigner, mais aussi de surmonter les difficultés objectives à toute tentative de construire « un commun »4.

Les travailleurs doivent être les pivots de telles propositions : une manière de ne pas les laisser face à la désolation de la perte de leur emploi, c'est qu'ils intègrent de nouveaux projets industriels collectivement repensés, alliant sécurité de l'emploi, coopération dans la production, et enjeux environnementaux.


1.4 Répondre en posant la perspective de « produire autre chose autrement » : la nécessité d'articuler défense des emplois et transition écologique

L'idéal écosocialiste n'est pas la continuation du projet capitaliste par d'autres moyens. Aussi, il nous faut donner un sens prospectif et global aux luttes quotidiennes dans les ateliers. La sauvegarde des emplois et des collectifs de travail doit s'appuyer sur les revendications d'interdiction des licenciements et l'embauche des précaires mais aussi sur la réduction massive du temps de travail sans flexibilité et l'amélioration des conditions de travail. Face aux licenciements massifs qui les menacent, les salariés de la filière auto n'ont d'autre choix que de s'organiser à la base et d'unir leurs résistances, en refusant à la fois la concurrence entre les sites et en refusant aussi d'entrer dans le jeu des dirigeants qui promettent des plans de relance de nouveaux véhicules. En ce sens, les relocalisations sont pour nous une réponse à la gabegie capitaliste globale qu'il faut distinguer des relocalisations comme réponse chauvine aux délocalisations. Que ce soit dans les productions industrielles ou agricoles, elles répondent à l'exigence écologique d'économies d'énergies dans les transports et de productions adaptées à des besoins locaux plutôt que mondialement standardisées. L'offensive du FN en direction de l'électorat ouvrier, et notamment sur le secteur automobile, à grands renforts de thèmes protectionnistes doit nous amener à affronter la question. Le protectionnisme peut tout à fait être mis au service des intérêts patronaux. Notre ligne de démarcation se situe donc sur les intérêts "de classe" communs aux producteurs et usagers. Mais on ne doit pas permettre que les usines soient vidées et que les équipements et machines soient transférés ailleurs, qui plus est en période de crise économique. Toute usine qui ferme ou est en passe de l'être, devrait être expropriée dans l'intérêt social et mise sous la responsabilité d'une nouvelle corporation publique.


1.5 Sur quoi s'appuie notre vision écosocialiste :

sur une organisation d'êtres humains, avec un savoir faire industriel convertible pour faire face à la fin des énergies fossiles : les processus complexes et économes mis en oeuvre aujourd’hui dans l’industrie automobile pourraient être appliqués à la production d’équipements pour la production d’énergie renouvelable, de tramways, de trains, de vélos, de pièces avec des garanties de durabilité, du recyclage du matériel… Le dépérissement de l'usage de la voiture, ou du moins les conditions d'accès au carburant, vont devenir de plus en plus inégalitaires. Il faut exiger le développement des transports collectifs et leur gratuité pour plus de justice territoriale un autre rapport à l'organisation de la vie.

sur une volonté politique née de la lutte des classe : les travailleurs de l'automobile doivent se tourner vers la société en général pour chercher un soutien. Leur drame industriel doit devenir collectif pour refuser les prêts et aides de l'Etat à des entreprises qui font des profits et licencient tout en détruisant la planète. C'est pourquoi la production des modes de transports doit se faire sous contrôle de la population et des salariés, dans le respect des objectifs de réduction d'émissions de gaz à effet de serre.

Pour faire le lien entre cette planification écologique et les luttes dans les usines, sans doute qu'il faut mener plusieurs expériences de plan de reprise par les salariés. La façon dont nous pouvons utiliser la notion de production alternative doit souligner que nous voulons utiliser nos compétences pour produire des biens nécessaires et socialement utiles, indépendamment du fait qu’ils soient rentables au sens capitaliste du terme5.


2. Agriculture et antiproductivisme : redonner sens au travail avec la nature


Depuis longtemps l’agriculture a été cloisonnée entre deux imaginaires, qui malgré les apparences ne sont pas si contradictoires. D’une part celui d’une agriculture qui viserait à devenir industrie et donc à se nier elle-même, et d’autre part celui d’une agriculture qui deviendrait nature, qui nierait à terme la nécessité de la production. Dans la gauche au sens large, le premier imaginaire a été porté par une certaine gauche productiviste (socialiste ou communiste) qui voyait dans l’agriculture et la paysannerie, un état précédent au monde industriel et au prolétariat. Le deuxième imaginaire se construit dans la critique du premier, se déclinant par un mouvement de « retour à la terre » dans les années soixante-dix, ou bien par une certaine vision écologiste de l’agriculture. Pas si contradictoires ces visions, parce que justement, en se construisant dans l’opposition, elle ne font qu’esquiver ce qu’est réellement l’agriculture, c’est à dire un travail avec la nature, ni malgré la nature comme le souhaiterait le productivisme, ni malgré le travail comme l’envisagerait une vision écologiste simpliste. Pour une gauche antiproductiviste qui souhaite répondre aux défis agricoles et alimentaires du XXIème siècle, il s’agit tout d’abord de comprendre et tirer le bilan du productivisme6. En effet, l’agriculture telle qu’elle se construit pendant le XXème siècle doit muter : d’une agriculture vivrière, très locale, elle doit s’intégrer dans un modèle agro-alimentaire exportateur. La raison principale évoquée pour mettre en œuvre des politiques agricoles de promotion de l’agriculture productiviste est la construction de la sécurité alimentaire, qui serait garante de la paix mondiale. Ceci a plusieurs conséquences : le gaspillage des ressources, et en particulier de l’eau et de l’énergie, une dangerosité importante pour le climat, pour l’environnement, les travailleurs ou les consommateurs, et enfin l’uniformisation des territoires et de la biodiversité. En ce début du XXIème siècle nous pouvons dire avec certitude, que l’agriculture productiviste n’a pas participé à la construction de la sécurité alimentaire, et encore moins à la paix mondiale. Elle a tout simplement servi à marchandiser l’activité agricole (les pratiques et les produits en les intégrant au maximum dans le commerce mondial) et à faire émerger des profits très importants pour les acteurs du secteur agro-alimentaire.


Notre agriculture agro-écologique et paysanne a besoin de changements globaux

Évidemment dans cette agriculture productiviste les tensions sociales, quelles s’expriment en termes d’exploitation, d’aliénation ou de dépossession, sont très importantes. Depuis la modernisation agricole, l’hécatombe de la paysannerie se poursuit. Non seulement les paysans disparaissent7, mais ils vivent une dépossession sans précédent : marchandisation et accaparement des semences, des terres ou des savoir-faire. L’industrialisation de l’agriculture aboutit, aussi, à la transformation du métier : perte du sens du travail et du lien avec la nature, ou robotisation des taches. Ceci est particulièrement pénible quand on travaille avec le vivant, ainsi les suicides et la souffrance au travail chez les paysans sont un signe que leur métier devient de plus en plus aliénant. Aussi les agriculteurs deviennent les esclaves de ce système productiviste 8 (par le conseil et la formation technique, par les politiques agricoles européennes et françaises, par la pression sociale qu’exercent les organismes professionnels agricoles) qui impose la concentration et l’agrandissement des exploitations agricoles9. Une certaine gauche s'est trompée d'utopie en pensant que la modernisation de l'agriculture était un processus neutre – progressiste : il s’agissait d’un processus d’anéantissement de la petite paysannerie couplée à une exploitation sans précédent de l’environnement.

Pour la gauche antiproductiviste il s’agit aussi de comprendre les spécificités fortes de ce domaine de production avec la nature qu’est l’agriculture. Il faut tout d’abord gérer de front des contradictions importantes en termes de temporalité et de spatialité. Il s’agit en de mots simples de maîtriser en même temps la défense immédiate des petits et moyens paysans, tout en défendant un modèle agricole d’émancipation. Comme dans le mouvement ouvrier, la tâche de la gauche antiproductiviste est de proposer la reconversion/transition de l’agriculture vers l’agriculture paysanne, tout en défendant les petits et moyens paysans qui disparaissent aujourd’hui. Se battre aujourd’hui pour une Politique Agricole Commune orientée vers les petites exploitations, permet de soutenir des systèmes d’exploitation plus respectueux de l’environnement mais aussi de stopper l’hémorragie dans nos campagnes.

Mais il s’agit également, de gérer avec habilité la tension qui existe entre les défenseurs des expériences alternatives locales et ceux qui prônent les grands changements en termes de politiques agricoles. En effet, il est très improductif d’opposer les uns aux autres et les différentes stratégies. Les expériences alternatives préservent des pratiques face aux tentatives de marchandisation par les grandes multinationales, mais apportent aussi la preuve concrète qu’il existe d’autres voies en dehors du productivisme. Mais celles-ci restent fragiles10 ou risquent d’être détournées, en participant notamment à la dualisation du développement agricole qui est en cours (niches de qualité locales pour les riches et agriculture exportatrice de masse pour les pauvres). C’est pourquoi il faut aussi mener une bataille globale pour changer d'agriculture partout (comme le propose par exemple la Via Campesina), pour mieux se nourrir tous (avec le mouvement ouvrier), pour sauver notre environnement (avec les écologistes) ?

Enfin, d’un point de vue peut-être plus ethnographique, la gauche antiproductiviste doit embrasser les leçons que le travail avec la nature révèle : patience, acceptation des contraintes naturelles, émotion dans le travail avec le vivant, conscience de la complexité de la nature. L’agriculture servira peut-être à reconstruire, ou à décoloniser notre imaginaire aussi bien du travail que de la nature. A abandonner peut-être certaines facilités productivistes ou certaines croyances progressistes qui voudraient plaquer sur le vivant le fonctionnement de l’inerte…

 

Pour ouvrir la réflexion commune

Notre raisonnement implique une révolution dans la lutte des classes pour la transformation révolutionnaire éco socialiste de la société. C'est une rupture avec une vision productiviste portée notamment par une grande partie du syndicalisme dominant en France mais aussi avec une certaine lecture du marxisme et de développements productifs qui doivent conduire l'humanité au bonheur.

L'espace est mince entre une posture propagandiste écologiste et le soutien inconditionnel aux emplois des employeurs. L'écosocialisme revient à devenir nous mêmes les producteurs associés des biens et services nécessaires à la satisfaction des besoins sociaux dans le respect des limites écologiques.

Notre choix est de miser à partir des luttes et des résistances qui naissent sur le terrain pour donner un sens à la mobilisation, une perspective écosocialiste qui porte l'exigence d'une appropriation des moyens de production, du partage du temps de travail et d'une relation d'équilibre entre nos sociétés et leur environnement.


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